Quand vous avancez, la compétition recule.
Le premier principe du rugby est d’occuper le terrain. Pour gagner, il faut jouer dans le camp adverse le plus près possible de la ligne d’en-but adverse et donc maintenir l’adversaire (la compétition) sur une portion congrue du terrain. En entreprise, c’est avoir et maintenir une position préférentielle chez le client, être son premier choix. Cette position préférentielle se concrétise par des prises de projets et de commandes, autant d’essais marqués ou de pénalités transformées. Cette occupation du terrain s’observe aussi par la mesure de la satisfaction du client, du nombre d’interactions, de projets de collaboration et de créations communes, de relations personnelles à tous les niveaux.
Comme un match ne se gagne pas lorsqu’on a marqué un essai, un client ne se gagne pas avec une commande, ni même un projet. Marquer des points n’est pas gagner un match. Après l’essai, le ballon est d’ailleurs remis en jeu par l’adversaire dans le camp du marqueur, à partir du centre du terrain. Un résultat ponctuel, comme la prise d’un projet ou d’une commande dans une entreprise commerciale, ou la livraison d’un nouveau délivrable (produit, service, rapport) à son client quelle que soit l’organisation, sont des résultats concrets remarquables mais ils ne suffisent pas, pris séparément, à fidéliser un bénéficiaire.
Comme le veut le premier principe du rugby, il faut immédiatement repartir jouer dans le camp de l’adversaire et constamment avancer collectivement sur le terrain. C’est une responsabilité individuelle et collective. Ceci est d’autant plus vrai dans l’entreprise que le match est sans fin. Plus l’entreprise développera des relations sincères, concrètes et utiles pour les différents intervenants de ses bénéficiaires, plus elle se trouvera près de la ligne d’essai, augmentant sa capacité à marquer les points suivants.
L’entreprise avance en attaque lorsqu’elle fournit des délivrables en réponse aux attentes, formulées ou non, du client. Elle avance en défense lorsqu’elle se rend plus compétitive que son concurrent sans forcément le traduire en avantage immédiat pour le client. Créer de la valeur ajoutée est le résultat du travail de chaque salarié qui réalise quelque chose pour un client potentiellement identifiable quand il n’est pas identifié. Chaque opération de production, d’assemblage, de test, d’emballage, de prise de commande, d’achat de fourniture participe à cette progression sur le terrain du client. Chaque opération individuelle est une occasion d’avancer en courant plus vite, en améliorant la qualité du résultat, en réduisant les coûts.
Progresser à l’image du rugby, c’est faire le constat que connaissent tous les entraîneurs: il faut le faire en équipe. Tout le monde doit jouer et chacun est important car le résultat d’une équipe est celui de son maillon le plus faible. Dans une entreprise, de nombreux managers s’appuient souvent sur leurs collaborateurs les plus performants. Le rugby nous apprend qu’il faut veiller à élever le jeu de toute l’équipe et plus particulièrement combler les lacunes des joueurs les plus faibles. En entreprise, il faut aller à la rencontre et solliciter ceux qui font le boulot qu’on leur donne mais pas plus, leur rappeler l’importance de leur travail pour le client, développer avec eux plus de valeur ajoutée individuelle et collective, se féliciter avec eux personnellement pour les résultats collectifs en soulignant l’importance de leur contribution…
Une des valeurs fondamentales du rugby est l’humilité. Les All-Blacks, nation de référence de ce sport en ont fait leur première valeur, un préalable à l’application du kaizen, principe d’amélioration continue en entreprise, dans leur jeu.
Même dans les meilleurs moments de réussite, ne pas s’endormir. Les patrons d’entreprises en sont bien conscients. Jean-François Zobrist, patron de Favi, organisait des réunions « au secours tout va bien ! »[1].
Le travail consiste à transmettre ce besoin de remise en question à l’ensemble du personnel. Cela implique de mettre en place une organisation différente qui incite naturellement les salariés à développer leurs autonomies personnelles et collectives. Avec de l'entrainement on y arrive.
J’accompagne les dirigeants d’entreprise dans la transformation de leur organisation pour qu’elle puisse développer un succès collectif durable dans un monde en mutation continue. Les articles présentés ici sont issus des livres l’Entreprise Ovale et font l’objet de séminaires destinés aux employés et managers. Pour toute information ou intérêt pour un séminaire ou un accompagnement personnalisé n’hésitez pas à me contacter.
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[1] « La belle Histoire de Favi » Tome 1, P.177 Editions Humanismes & organisations
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